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Forum pour la lutte contre l'impunité et l'injustice en Mauritanie.
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5 février 2013

TEMOIGNAGES DE PRISONNIERS LE CAUCHEMAR D´INAL

Le 21 novembre 1990,18 éléments Négro-africains de la Marine nationale sont arrêtés á Nouadhibou.A 21 heures, ligotés, yeux bandés, ils sont embarqués dans des camions. Quelques arrêts-deux-pour charger d´autres prisonniers. Les camions roulent jusqu´au matin. Peu après Boulenouar-87 km de Nouadhibou-ils ont été déshabillés. On les débarque á 7 heures du matin. Inal.Accueillis á coups de cravache, on les laisse dehors jusqu´aux environs de 15 heures. Leurs gardiens^ôtent les bandeaux et donnent du mou dans les cordes. Parqués dans des hangars de la base militaire, on leur donne á manger, pour la première fois depuis 24 heures. On les ligote après le dîner, pieds et mains joints derrière le dos. A plat ventre. Les coups pleuvent. Un soldat leur crache " : Vous êtes des flamistes !". La soirée du 27 au 28 novembre, après le dîner, on les aligne, face au mur genoux, mains liées derrière le dos. Les geôliers choisissent 28 personnes-28 comme 28 novembre-les font sortir et les pendent, á quelques mètres des hangars. Le premier pendu fut un sergent-chef de l´armée du nom de Sao.Parmi les autres:Ndongo Saïdou,Ndjubaïrou Athie,Ndongo Alassane.... La journée du 28 novembre vit plusieurs autres morts par suite de tortures et mauvais traitements.A partir du 28,les travaux forcés, pendant une semaine. Les détenus construiront ainsi la mosquée de la caserne d´Inal.Quelques règles internes : tu parles, on te pend ; tu es malade, on te laisse crever ; tu changes de position ; on te frappe á mort ; tu n´as pas le droit d´uriner après 17 heures. Le 4 décembre, mission de l´Etat-Major.Elle constate que les trois quarts des détenus ont disparu. Le massacre a surtout touché les militaires de la première région militaire. Le 8 décembre, des camions ramènent les prisonniers á Nouadhibou. Base Wajaha.Dans une chambre de 30 mètres de long, on entasse les 96 sous-officiers et hommes de troupe. Le 9,dimanche,"très bon petit déjeuner", café et pain. Du riz á midi et du riz pour dîner. Le 11 commencent les interrogatoires. Deux questions : -Connaissez-vous les dirigeants des FLAM ? -Est-ce que vous "cotisez" ou non ? Ceux qui disent non sont passés á tabac. Tous répondent oui. Il fallait mentir et reconnaître qu´on projetait de saboter la 1ére région militaire, les bateaux de la marine, etc. les tortionnaires exigent une déclaration signée. Après ça, on mange correctement. Les aveux ont été extorqués á tout le monde. Les maladies-béri-béri, dysenterie, diarrhées déciment les prisonniers. Il n´y a pas de WC.Les hommes font leurs besoins dans la chambre commune, deux fûts coupés en deux. Les derniers jours de décembre voient la ration diminuer : 1 pain pour 9 personnes. Cela continue jusqu´en février 91.Une mission de la gendarmerie vient interroger 15 officiers et 15 sous-officiers et hommes de troupe. Le 1er mars, on libère 3 capitaines et 2 lieutenants. Un officier vient voir les autres, vers 20 heures, une liste de 60 noms á la main.20 personnes restent dans la cellule. Les 60 sont amenés á l´aéroport, embarqués en Buffalo. Ligotés de Nouakchott à  Jreida. Camions. Le 8 mars, les prisonniers sont á N´beika. Le traitement s´améliore, plus de cordes. Une douche parfois. Le 8 mars, on annonce leur libération aux prisonniers. Les officiers reçoivent 12 000 m, les sous-officiers 8 000,les hommes de troupe 5 000.Frais de transport. En camions civils. Les 20 restés á Nouadhibou ont été libérés le 6 mars et réintégrés dans l´ARMÉE officiers sois-officiers, 1 soldat ont été libérés á Jreida.Les autres ont été libérés de l´Armée en même temps que de la prison. Mtif oral " : appartenance aux FLAM". Motif écrit sur dossier":mauvaise manière de servir". Prés de 140 morts á Inal dont 30 de maladie. Les veuves ont reçu un "capital décès" équivalent á 6 mois de salaire de leur époux.

 

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