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Forum pour la lutte contre l'impunité et l'injustice en Mauritanie.
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27 novembre 2014

28 novembre a Inal : A la recherche des tombes…

 

Dans la nuit du 27 au 28 novembre 1990, 30emme anniversaire de l’indépendance de la Mauritanie, à Inal (nord-ouest du pays), 28 militaires negros-mauritaniens ont été pendus. 28 pendus qui font partie de la longue liste des victimes du passif humanitaire.

Comme l’année dernière, sur initiative de l’IRA, des militants des droits de l’homme, des veuves et orphelins on fait le voyage d’Inal à la mémoire des 28 militaires negroafricain qui y ont été pendus dans la nuit du 27 au 28 novembre 1990.

Le 27/11/2012 un convoi quitte Nouakchott à Destination d’Inal. Arrivée au poste de sortie, le convoie est arrêté par la police. Motif : les véhicules n’ont pas de bon de sortie. 2 heures de négociations. Les esprits commencent à se chauffer.

Les jeunes en colère bloquent la route Nouakchott-Nouadhibou et la police finie par leurs donnés l’autorisation de partir. Après plus de 400km de route, nous arrivons enfin à Inal. Une bourgade oubliée au fond du désert mauritanien. C’est dans cette bourgade que 28 militaires negro-mauritaniens (officiers, des adjudants des sergents soldats…) ont été pendus dans la nuit du 27au 28 Novembre 1990. Le lieutenant Sy Mohamedou, écrivain et auteur du livre « l’enfer d’Inal », Dia Ibrahima Demba ancien infirmier militaire font partie des rescapés, miraculés.

Après les discussions et les témoignages, les pèlerins se sont dirigés vers les fosses communes situées non loin du camp. Sur place, nous avons recueilli quelques témoignages.

Dia Ibrahima Demba

« En 1990, j’ai été arrêté a l’Agweira ou j’étais muté comme infirmier. Le jour de mon arrestation ils m’ont demandé de venir soigner des prisonniers venant d’Aleg accompagné de 2 officiers la capitaine DA et le lieutenant M. Arrivé à la prison ils me demandent de me déshabiller sans commentaire…. »

Khardiata N’Diaye : orpheline.

Je m’appelle Khardiata N’diaye. Je suis née en 1989 à Nouadhibou, mon père était militaire. Il a été arrêté à Nouadhibou et pendus à Inal, je ne me rappelle pas de mon père, et ma mère était enceinte de mon petit frère né en 1991, je suis venue me recueillir et retrouver son tombeau. Que la terre lui soit légère. »

Aminata Soumaré

« Je m’appelle Amina Soumaré Abdarahmane. Je suis née en 1989 à Talbé, je suis venue me recueillir et retrouver le tombeau de mon père pendu le 28 novembre 1990. Je ne connais pas. »

Maimouna Soumaré

J’ai eu cette occasion pour venir en pèlerinage retrouver le tombeau de mon mari, Samba Soumaré dit Demba Bocar arreté à Nouadhibou et pendu le 28 Novembre 1990 à Inal. Tous les enfants issus de notre mariage sont décédés. Je ne demande que la vérité sur sa mort, j’ai aussi un cousin du nom de Dioli Ba, lui aussi a été exécuté à Inal. Il a laissé 3 enfants. »

Khadia Abou /Garlol

Je suis venu en pèlerinage pour voir ou mon grand frère, Sall Abdoul Moussa a été enterré. Il était à Boulenoir et il n a jamais eu la chance de se marier il était le seul garçon de notre famille…. »

N’Dey Binta N’diaye née en 1990

« Je n’ai jamais vue mon père, vieux Amadou N’diaye. Il travaillait à l’ASCECNA. Il a été arrête à Nouadhibou, suite à des tortures, il est décédé à l’hôpital de Nouakchott en 1990. Je suis à Inal en pèlerinage pour soutenir mes camarades pour qu’ils retrouvent les tombes de leurs pères. »

Place ou l’avenue des martyrs du 28 novembre 1990

Depuis cette célébration macabre de la fête nationale, le 28 novembre, date de l’indépendance nationale, est considéré « jour de deuil, jour de négation du droit à la vie » par une partie de l’opinion nationale. 20 ans après, au moment où la Mauritanie se prépare à célébrer le cinquantenaire de son accession à l’indépendance (28 novembre 1960/28 novembre 2010), des voix se lèvent pour demander la réparation de la «souillure». ....



A S Diop et Khalilou Diagana
 source Cridem

 

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