Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Forum pour la lutte contre l'impunité et l'injustice en Mauritanie.
Forum pour la lutte contre l'impunité et l'injustice en Mauritanie.
Derniers commentaires
Newsletter
10 mars 2014

Passif humanitaire : Le témoignage d’un policier victime

policiers

Cette plaie ouverte par des hommes à la solde du dictateur Ould Taya et de son régime le restera tant que justice n’est pas faite même si les pouvoirs publiques parlent de son règlement.

Le témoignage que nous livre ce policier qui exige justice et réparation est une parfaite illustration de la non résolution de cet épineux problème. Le témoignage que nous livrons ci-dessous, montre encore une fois, l’injustice que vit un policier victime des années 1989. Toutefois, ce dernier espère que justice lui sera rendue un jour.

« Le 09 mai 1989, vers 14 heures ma maison a été envahie par une foule venue de plusieurs coins de la localité de Boutimitt où j’étais en exercice. Certaines personnes de la foule m’ont sommé de quitter mon domicile. 

J’avais répondu qu’il n’était pas question de fuir et laisser ma maison et mes biens. Car c’était pour moi un déshonneur. Entre 14 heures trente et 15 heures, des pierres, des morceaux de briques et tout ce qui était à la portée de leurs mains me tombaient dessus et mêmes des bâtons. 

Je me rappelle être assommé par des coups de bâtons. J’étais tombé par terre et si tôt relevé, j’avais pris mon arme de service en guise de menace. 

La foule s’était alors dispersée, me permettant avec mes trois colocataires (Samba Mbaye, employé à la Somelec, Sow Mamadou, commerçant et Ba Mamadou, élève à l’époque) de sortir pour nous refugier chez les Sorfa de la ville.

Victime de trois blessures à la tête, j’avais sollicité auprès de l’un des collègues de service de me conduire au dispensaire .Vu la gravité des blessures, je fus évacué d’urgence au centre hospitalier de Nouakchott où je fus hospitalisé » dit-il.

Une preuve matérielle pour témoigner devant l’histoire

 « Après deux mois de convalescence à Nouakchott sur mes frais, j’étais retourné à Boutilimit, lieu de mon agression. Sachant qu’un jour justice me sera rendue de cette folie meurtrière du régime de l’époque, je garde ma tenue de police, encore souillée de mon sang » soutient-il.

Laquelle preuve selon notre interlocuteur, « suffira de témoignage devant les hommes et devant l’histoire surtout que mon agression était une instrumentalisation des autorités administratives, municipales et scolaires de la ville à l’époque ».

Il poursuit : « C’est à ce sujet que je cite le préfet Moulaye O/ Guig, le directeur du lycée de Boutimitt, Mohamed O/ Mehdi et le maire de la ville à l’époque, Mohamed O/ Bekrine, cerveaux de tous les maux et dépossessions ».

« Au cours de la chasse à l’homme, renchérit-il, je voyais mes moutons égorgés pendant que les auteurs de ces forfaits se partageaient mes bagages ».

Et notre interlocuteur de s’interroger : « Que dire de cette injustice du régime divisionniste et ségrégationniste qui ne servait que diviser pour régner ? Au même moment, le commissaire de la ville Mr Diagana Tidjane, pourchassé d’une maison à l’autre, était dans l’obligation de s’enfui r pour Nouakchott dans la même nuit » se souvient-il.

En plus du tort subi pendant cette période de tragédie et d’humiliation, notre policier stagne au grade de brigadier chef depuis 1992, date à la quelle il a été promis. Doublement victime, Mr Ibnou Mamadou demande justice et réparation.

Amadou Bocar Ba Cp/Guidimakha.

Publicité
Commentaires
Publicité